Pierre Louis Joseph Croquet (1735 – 1796),
dernier « Doyen de Saint-Germain et Curé de Sainte-Waudru.
Dernier doyen du chapitre de Saint-Germain et curé de Sainte-Waudru du temps où les deux chapitres existaient, Pierre Louis Joseph Croquet, est né à Mons le 25 septembre 1735.
Son acte de Baptême est conservé dans les archives de la paroisse Saint-Nicolas-en-Havré :
« Le 25 de septembre 1735 a été baptisé Pierre Louis Joseph Croquet fils légitime de Laurent et de Marie Margueritte Decq[1] Parrain Pierre Joseph Decq Marraine Margueritte Dom… »[2].
Pierre Louis Joseph (l’aîné de la fratrie), avait au moins 10 frères et sœurs, tous baptisés en l’église Saint-Nicolas-en-Havré :
- Pierre Laurent Joseph, baptisé le 17 janvier 1738 ; marié à Sainte-Waudru le 10 janvier 1761 à Jeanne Françoise Gorez ; décédé à Mons le 12 avril 1803.
- Anne Marie Joachim, née et baptisée le 2 octobre 1740 ; enterrée à Mons le 28 novembre 1740.
- Anne Marie Joachim, née et baptisée le 14 septembre 1741 ; enterrée à Mons le 29 octobre 1765.
- Catherine Thérèse Joseph, née et baptisée le 28 novembre 1743 ; enterrée à Mons le 29 janvier 1766.
- Caroline Joseph, née le 2 et baptisée le 3 octobre 1745 ; enterrée à Mons le 10 novembre 1760.
- Marie Madeleine Joseph, née et baptisée le 1er février 1748 ; mariée à Saint-Nicolas le 19 septembre 1780 à François Lange ; décédée à Mons le 9 juillet 1826.
- Rosalie, née et baptisée le 28 mai 1750 ; décédée à Mons le 13 janvier 1795.
- Laurent Joseph, né et baptisé le 31 janvier 1753 ; décédé à Mons le 25 mars 1782.
- Jean-François, né le 21 et baptisé le 22 juin 1755 ; marié à Saint-Germain le 6 février 1785 à Marie Madeleine Bourlet ; décédé à Mons le 16 janvier 1835.
- Anne Thérèse Joseph, née et baptisée le 17 septembre 1758 (fille posthume de Laurent Croquet – 27/08/1758) ; mariée à Saint-Nicolas le 27 juillet 1783 à François Joseph Galmart ; décédée à Mons le 31 mars 1797 (11 germinal an V).
Après des études en théologie[3], Pierre Louis Joseph Croquet est reçu au chapitre de Saint-Germain avant 1780. Il est nommé doyen du chapitre en avril 1786, à la suite du décès le 28 février de la même année de son prédécesseur le doyen Jacques-Hubert Drion[4]. Il est en fonction le 19 avril, jour où il signe, dans un registre de Sainte-Waudru, un acte de décès en tant que doyen de Saint-Germain et curé de Sainte-Waudru (en se trompant sur son titre de curé)[5]. Le Doyen de Saint-Germain assumait de droit les fonctions de « Curé de la paroissialle (sic) de Ste Waudru[6] ». Il célèbre, en la collégiale Sainte-Waudru, son premier mariage en tant que Doyen de Saint-Germain et Curé de Sainte-Waudru le 24 avril 1786[7].
Le 11 mars 1792, il préside les funérailles de sa mère, décédée la veille, en la collégiale Sainte-Waudru : « Le onze [mars 1792] à cinq heures du soir fut enterrée au cimetière de cette église situé à Nimy Marie Marguerite Joseph Dhecq veuve de Laurent Croquet commensale[8] de Mr Croquet son fils doyen de st Germain curé de ste Waudru décédée la veille vers sept heures du soir âgée de soixante et dix-huit ans. (Sé) PLJ Croquet doyen de st Germain curé de ste Waudru ».[9]
En janvier 1793, à la demande des représentants de la République française, le doyen Croquet doit participer à la confection de l’inventaire des biens (mobiliers et immobiliers) du chapitre de Saint-Germain avec les commissaires désignés à cette tâche. Le chapitre de Sainte-Waudru et celui de Saint-Germain sont supprimés par les autorités françaises le 17 février suivant. Le même jour, l’Administration provisoire prend une décision qui concerne le curé de Sainte-Waudru : « Et attendu la suppression des chapitre et paroisse de Sainte-Waudru, arrête que le curé de cette paroisse, Croquet, aura pour toute indemnité, en raison de sa cure, la somme de quatre mille livres annuellement[10] ». Il sera rétabli dans ses droits de curé fin mars 1793 à la suite de la victoire des Autrichiens sur les troupes françaises lors de la bataille de Neerwinden le 18/22 mars 1793.
Fin juin 1794, les troupes françaises réinvestissent Mons. Les chapitres de Sainte-Waudru et de Saint-Germain sont alors définitivement supprimés de même que la paroisse personnelle de Sainte-Waudru. Le chanoine Croquet continuera malgré tout d’assumer les fonctions de curé de Sainte-Waudru (la collégiale Saint-Germain étant alors fermée) pour donner les diverses cérémonies chrétiennes (baptêmes, mariages, funérailles). Il continuera jusqu’à la fin de sa vie à signer en tant que doyen du chapitre de Saint-Germain et curé de Sainte-Waudru. Au moment de la suppression du Chapitre, il résidait rue des Sars[11].
Le 14 octobre 1795, il célèbre en la collégiale Sainte-Waudru les funérailles de sa sœur Rosalie, née le 28 mai 1750.
Le 8 décembre 1795, il assiste à un dernier mariage célébré avec son autorisation par l’abbé François Desruelles qui écrit « nous avons marié en la chapelle de ste Marguerite de cette Ville de Mons, par commission de maître Pierre Louis Joseph Croquet curé de la dite paroisse de ste Waudru, et en sa présence, … ». En souscription, le Doyen Croquet écrit : « Nous ici soussigné certifions avoir commissionné maître François Guillaume Thomas Joseph Desruelles prêtre et Vicaire D’Husseignies ci-dessus signé pour célébrer le mariage dont acte est ici et d’avoir été présent audit acte. Mons de 8 xbre 1795 PLJ Croquet doyen de st Germain curé de ste Waudru »[12].
Le 18 décembre 1795, il préside pour la dernière fois en la collégiale Sainte-Waudru des funérailles, celles de Jean François Joseph Dardenne, et il signe le registre « P L J Croquet doyen de st Germain curé de ste Waudru ».
Il s’éteint dans sa cité natale le 9 janvier 1796 et ses funérailles sont célébrées le lendemain en la collégiale Sainte-Waudru.
« Le 10 janvier 1796 fut enterré maître Pierre Louis Joseph Croquet prêtre Doyen du Chapitre de St Germain et Curé de la paroisse de Ste Waudru décédé la veille le quart avant une heure du matin âgé de soixante ans et natif de cette ville.
(sé) FJ Gaillez prêtre chanoine de St Germain Deserviteur de la cure de Ste Waudru »[13]
Les chanoines Gaillez et Roland assureront alors le service paroissial en la collégiale Sainte-Waudru jusqu’à la nomination du premier curé de Sainte-Waudru, l’abbé Jean-Baptiste Deruesne (1751-1838), le 16 octobre 1803 quand l’église des chanoinesses fut érigée en paroisse par Monseigneur Hirn, évêque de Tournai.
Le lieu de l’inhumation du doyen Croquet n’est pas connu mais on peut aisément penser qu’il a été inhumé dans le cimetière des 4 paroisses de la ville de Mons, l’actuel cimetière communal au chemin de la Procession …
Benoît VAN CAENEGEM
Conservateur de la Collégiale Sainte-Waudru
et de son Trésor
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