Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? »
Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !

Psaume 4,7

Le Christ aurait beau naître mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas dans ton cœur, cela ne sert à rien !  

Ces mots d’Angelus Silésius, un mystique allemand du 17ème siècle, nous plongent dans la profondeur de ce qui se joue dans la fête chrétienne de Noël.

La célébration de la Nativité fait entendre l’annonce aux bergers : Aujourd’hui, il vous est né un sauveur, c’est le Christ, le Seigneur [Évangile de la nuit de Noël, Luc 2,11]. La naissance de Jésus est porteuse d’un message de libération intérieure pour ceux et celles qui l’accueillent : A ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom [Évangile du jour de Noël, Jean 1,12].  La voici donc la Bonne Nouvelle de Noël : Jésus se fait notre sauveur en nous rejoignant dans notre aujourd’hui ; et si nous le laissons naître dans notre cœur, il nous donne de devenir avec lui enfants de Dieu !

En naissant petit enfant, fragile et nu, Dieu s’invite dans notre histoire, il vient à nos côtés en pèlerin d’humanité. Le Très-haut a choisi de se faire le Très-bas, il se met à notre hauteur pour nous attirer jusqu’à lui.

À Noël, Dieu nous révèle qui il est : un Dieu d’amour qui se fait proche et qui prend à cœur nos vies d’hommes et de femmes.

À Noël, Dieu nous révèle aussi qui nous sommes, nous les humains. Tous et toutes, qui que nous soyons, nous sommes dignes de le recevoir. Personne n’est tenu à l’écart ; nul n’est trop loin pour Dieu. Chacun de nous, quelle que soit notre histoire, est appelé à devenir la crèche où il veut naître à nouveau.

Notre pauvreté ne doit pas nous désoler : Jésus qui est né à Bethléem dans une étable de bergers ne dédaigne pas le peu que nous avons à lui donner pour l’accueillir. Notre fragilité offerte à Dieu peut devenir le berceau où il vient établir sa demeure.

La joie de Noël, c’est de laisser le Seigneur naître et renaître en nous. Avec lui, la confiance nous est donnée. Avec lui, l’espérance d’un renouveau devient possible pour nos vies personnelles mais aussi pour l’Église et pour notre terre qui a tant besoin d’un sauveur.

Ouvrir la porte de notre cœur à Jésus qui vient à notre rencontre, voilà ce qui fait jaillir la paix de Noël ! Et c’est un cadeau à partager. Accueillir Dieu qui vient habiter parmi nous nous engage à tracer avec lui des chemins de fraternité !

André Minet,
Curé-Doyen